En bref

Le catalogue des formations professionnelles continues pour les professionnel·les de la psychiatrie, du médico-social et du travail social.

Catalogue 2023


Inscrits historiquement dans le champ de la santé mentale et de l’intervention sociale, les Ceméa proposent de nombreuses formations courtes pour se spécialiser dans ce champ. Ces formations de 2 à 5 jours s’adressent à tout professionnel·les de l'accompagnement des publics en situation de fragilité, désireux d’acquérir ou de renforcer des compétences, d’adapter leur intervention professionnelle aux nouveaux besoins qu’ils et elles rencontrent. Qu’ils·elles agissent au quotidien dans le secteur du médico-social, de la psychiatrie ou de de l’intervention sociale, chaque professionnel·le trouvera dans les 69 thématiques présentées, un espace de formation sécurisant, pour analyser et faire évoluer sa pratique professionnelle.


Depuis 2020, c'est 204 stages réalisés et 2 289 stagiaires reçus en formation.


Catalogue 2023


Cette offre de formation 2023 - élaborée avec les équipes de formation en santé mentale, engagées sur les terrains professionnels - traite de nombreux enjeux sociétaux contemporains comme, par exemple : l’écologie et le rapport à la nature, l’illectronisme, l’exclusion la participation des personnes accompagnées, etc.



Les formations à la demande

Pour faire partager et vivre ces idées par le plus grand nombre, les Ceméa ont choisi un outil privilégié : la formation. Pour les Ceméa, la formation est une histoire de rencontres, un partage de savoirs, savoir-être, savoir-faire, qui tiennent compte de la dynamique institutionnelle. La formation n’est pas une fin en soi. Elle doit permettre l’émergence d’une identité professionnelle qui pourra se réaliser dans l’action et se consolider au fil du temps.


Les Ceméa offrent une diversité de stages ancrés dans les réalités quotidiennes de l’éducation, de l’animation, de la santé et de l’action sociale. Dans cet esprit, toutes les sessions de formation présentées dans ce catalogue peuvent faire l’objet d’un projet adapté à la demande d’un service ou d’une institution.


Dans le cadre de cette offre FPC, les Ceméa réalisent chaque année, à la demande des collectivités, des associations, des établissements, des sessions de formation répondant aux réalités de terrain ou aux problématiques rencontrées dans les situations professionnelles.


Nos équipes de formateur·rice·s sont donc en mesure d’élaborer avec vous un projet de formation correspondant à vos besoins spécifiques : cet esprit de co-construction de l’offre qui vous correspond est pertinent et cohérent avec notre démarche inscrite dans l’Economie Sociale et Solidaire (ESS).


Localement, nous pouvons vous rencontrer afin de construire avec vous un projet de formation répondant à vos attentes sur différentes thématiques ou besoins proposés. Pour ce faire, prenez contact avec votre

correspondant régional (voir page 7).


Les formations intra établissement peuvent se dérouler dans votre établissement pour un groupe de 6 à 12

personnes, un tarif forfaitaire est alors pratiqué. Par ailleurs, nos équipes de militant·es, formateur·rices et intervenant·e.· assurent une veille permanente sur ces questions dans le cadre d’un groupe national santé mentale : celui-ci élabore et construit de nouvelles réponses aux sollicitations posées, dans le cadre de la présente offre. Ces travaux alimentent notre réflexion en permanence et font l’objet de prolongement public : organisation ponctuelle de séminaire, de journées d’études ou de cafés pédagogiques qui peuvent être réalisés en partenariat avec vous.



Les formations intra de l'association nationale

Les établissements et services du secteur doivent régulièrement (re)construire leur projet (associatif, d’établissement, etc.). Cet accompagnement vise à soutenir dans une démarche participative, l’élaboration de ce projet, dans toutes ses phases, de l’élaboration, à la rédaction.



Arriver dans un nouveau service, en découvrir la culture mais aussi le mode de fonctionnement complexe, peut déstabiliser un professionnel. S’il est d’emblée accueilli et accompagné par un autre membre de l’équipe sur une durée définie, avec une fonction de tuteur, son intégration est facilitée et son aisance professionnelle sera favorisée. Lors de cette formation, le futur tuteur apprendra comment accueillir et soutenir un nouveau professionnel.



Le métier d’infirmier en psychiatrie requiert des compétences spécifiques, différentes de celles d’un infirmier en soins somatiques. « On ne fait pas ce métier par hasard » disent-ils. Il vient s’inscrire dans un par- cours professionnel avec des questionnement sur l’accueil de l’autre, la relation, l’alliance thérapeutique comme point central dans la pratique. La place de l’individu dans le collectif et le rôle de ce collectif est aussi interrogée.



Nouvelles modalités de prise en charge, nouveaux outils, nouveaux dispositifs, les psychologues voient leur travail confronté à un contexte en mutation. Ces évolutions viennent bousculer les pratiques, interroger les postures professionnelles et les manières de travailler au sein d’une équipe pluri-professionnelle. Cette formation propose de construire des repères pour que chaque professionnel puisse davantage se situer dans le contexte de travail.




Les Ceméa et la santé mentale

La rencontre des Ceméa et de la santé mentale s’est initiée lors des premiers stages dans les hôpitaux psychiatriques, autour de la question de l’amélioration du cadre de vie des patient·es.

Alors est née une parole singulière soignante. Faut-il le rappeler, l’organisation des premiers stages pour « les équipes de santé mentale », mis en place par les Ceméa dès 1949, à la demande du docteur G. Daumezon (quand à l’époque il n’existait aucune formation professionnelle), s’appuie sur cette idée révolutionnaire de la nécessité pour le ou la soignant·e de travailler sa pratique dans un partage et une confrontation de points de vue, et d’élaborer collectivement pendant le temps de la formation une pensée théorique, gage de sa solidité soignante.

La continuité des soins sous-entend le renforcement de la fonction d’étayage (la fonction phorique) de chacun·e dans son rapport à la psychose, et plus amplement à la souffrance humaine. Cette posture soignante, qui met en pratique ce que BONNAFE appelait « l’art de l’écoute et de l’écho », et cette capacité à penser ses observations qui implique le «nécessaire déplacement du point de voir», cher à DELIGNY, se travaille dans nos stages au quotidien.


C’est cette approche psychodynamique de la compréhension du psychisme et de la place de la personne dans son histoire que les Ceméa continuent à défendre dans ses stages.

Les Ceméa ont ainsi contribué à la mise en mouvement d’une culture, celle de la psychiatrie du désaliénisme. Autrement dit, l’inscription de la souffrance psychique dans un rapport à l’autre – le ou la soignant·e, mais aussi la personne de la cité. La psychothérapie institutionnelle a eu pour mérite d’inscrire celui ou celle qui souffre dans une dynamique de relations sociales, et donc a permis dans le même temps d’interroger les organisations et les fonctionnements des hôpitaux construits sur le modèle de l’enfermement, de l’exclusion et de la déshumanisation de la personne. Les souffrances psychiques nombreuses et diluées aujourd’hui sont perceptibles dans une multitude de lieux, (l’hôpital, mais aussi l’école, la crèche, l’entreprise...) et interrogent les interventions à mener et créent du désarroi chez les professionnel·les. Rencontrer l’Autre, c’est rencontrer avant tout la part d’histoire en chacun·e de nous faite des cultures de l’humanité. Cette utopie dans la rencontre – au sens de ce lieu toujours à rechercher – contribue à maintenir ce « principe de continuité », référence de la position soignante d’accompagnement de la personne en souffrance dans la psychiatrie de secteur. Continuité des « petits riens », de « ces moindres choses » qui font l’humain·e Sujet et qui sont lieux d’expression de soi, paroles personnelles dans ces interstices laissés par les rencontres successives au gré des activités de la vie.


La formation permanente des personnels des institutions psychiatriques, sanitaires et sociales, ne peut se limiter à évoquer la souffrance humaine en tant que symptômes à gommer. L’être humain ne peut se réduire à une collection de comportements qu’il faudrait rééduquer pour une meilleure adaptation. La question de la relation aux autres et au monde est assujettie à la question du désir, des émotions et des intelligences partagées et à l’inscription de chacun dans une histoire et une culture dont les aspects inconscients sont une composante et fondent l’humanité.


Les pratiques de formation que les Ceméa défendent depuis leur origine dans le champ de la psychiatrie et de l’éducation spécialisée ont toujours récusé les réponses univoques. Ainsi, cette complémentarité des approches est essentielle, pour autant que ces dernières s’inscrivent dans une éthique de la relation. La formation permanente, au sens de l’éducation populaire, se veut et se doit d’être un lieu de questionnement des pratiques professionnelles, un temps de contestation des assurances soignantes.

Financer une formation